lundi 30 octobre 2017

Bandes Dessinées : Reborn - O.M.A.C.

J'ai toujours été à la recherche d'un univers en BD, Animés, Films, Jeux etc... qui synthétise à peu près tout ce que j'aime. En Jdr je pourrai citer Rifts peut-être, certains épisodes de la série Cobra aussi et j'ai vu récemment des films comme "Valerian et la cité des milles planètes" ou "Thor - Ragnarok" qui bien que décriés par certains m'ont tout à fait plu (bon l'humour un peu trop omniprésent et bien lourd dans Thor gâche un peu le plaisir). De Thor, j'ai aimé ce mélange de Fantasy (Asgard) et de Sci-Fi (Sakaar), ce petit côté Gardiens de la Galaxie et cette influence Jack Kirby (je trouve) pour certaines scènes sur Sakaar. Pour Valerian, ça correspond bien à l'image que j'aime de la Sci-Fi et du Space Opera, bien plus que Star Wars par exemple. Ce mélange très bigarré et coloré, j'adore. Star Wars, plus je vieillis et plus je me rends compte que j'aime de moins en moins, enfin j'adore tout le côté alien, western galactique... Mais de la première trilogie de mon enfance, ce que je retiens le plus c'est Tatooine, Jabba... Je n'ai jamais accroché à l' "Empire contre attaque" par exemple. De la seconde, c'est Tatooine, Coruscant voire Geonosis... Du dernier film, essentiellement Jakku et le repaire de Maz Kanata sur Takodana. Sinon j'ai bien aimé Rogue One. Mais dans l'ensemble, l'Alliance Rebelle, l'Empire, le Premier Ordre, les Clones, la Force, les Jedi, les Siths... Ca me fait chier. Il me faut de l'Alien, des mondes bizarres et de l'humour à la Han Solo, ça devient trop sérieux à mon goût. Petit déjà, je n'achetai que des figurines du type Greedo, les gardes de Jabba... quasiment aucun héros ou rebelles ou impériaux et déjà je les mélangeaient avec d'autres jouets comme des Maîtres de l'Univers, Action Force, GI Joe... pour créer mon propre univers, je me rappelle que je faisais des équipes pour des sortes de parties de Rugball comme dans Cobra.

Bref tout ça pour en venir à ce Comics signé Mark Millar (2000 AD / Judge Dredd.../ Robo Hunter, Kick Ass, Empress, Swamp Thing, Kingsman : The Secret Service, Old Man Logan...) et Greg Capullo (Quasar, X-Force, Spawn, Batman...) : Reborn.




C'est l'Histoire de Bonnie Black, une retraitée de 80 ans qui après un infarctus se réincarne dans le corps d'une jeune guerrière de 25 ans "dans un univers entre le Seigneur des Anneaux et Mad Max". Car après la mort, il n'y a ni le Paradis, ni l'Enfer mais une monde bien plus vaste que la Terre où se retrouve d'un côté toutes les personnes bonnes et celles que l'on aimes et de l'autre toutes les personnes mauvaises dans un pays appelé les Terres Sombres. Je ne vous résumerez pas l'histoire mais Bonnie va se lancer dans une quête à travers les Terres Sombres où elle rencontrera, Fées, Samouraï géant, Dragon, Sorcier, Monstres divers, Démons, Hommes animaux... Pour un mélange encore plus vaste que Mad Max et SdA. Je citerai aussi et de part mes influences : Planète Hurlante, Legend (le film de 85, je trouve que le grand méchant de l'histoire ressemble au Démon Darkness), l'Heroic Fantasy, la Sword & Sorcery et le Medfan en général, Death Dealer et Frank Frazetta que Greg Capullo cite dans ses influences, Flash Gordon, Kamandi, Thundarr the Barbarian (Arok le Barbare chez nous), DC, Marvel et les Comics en général, Cadwallon (Confrontation) ou Mordheim, Malifaux ... pour certaines villes, Judge Dredd et j'en oublie des tonnes. Le tout dans un univers très cohérent qui brasse tous ces styles pour créer un monde en parfaite adéquation avec celui que je fantasme pour mon univers de jeu. Bref un bon Comics et un univers fascinant.











Sinon j'ai également acheté dans la collection des Intégrales de Jack Kirby chez Urban Comics : O.M.A.C.




« O.M.A.C. » est l’une des créations de Kirby les moins connue que d’autres séries créées par le King lorsqu’il arriva chez DC à l’aube des années 70, elle est pourtant l’une des plus singulières qu’il ait jamais réalisées. C’est sûrement son œuvre futuriste la plus sombre, la plus angoissante. Ici, l’humour a définitivement disparu (dans « Kamandi », un humour débridé était présent, contrebalançant l’horreur du contexte post-apocalyptique) au profit d’une « fantaisie » cynique et glaçante, et la « mythologie kirbyenne » s’efface le temps de récits pétris d’une science-fiction pessimiste et radicale, ne laissant aucun espoir à ce que l’humanité se doit de sauvegarder pour continuer à être ce qu’elle est. Dans le monde d’O.M.A.C., la déshumanisation est en marche, et elle a déjà fait d’irrémédiables dégâts. Par « déshumanisation », j’entends le processus qui fait que l’humain, à force de n’écouter que ses pulsions les plus primaires et/ou abjectes, ne se sert pas du progrès technologique et de l’évolution des mentalités pour bâtir un monde meilleur, mais consacre plutôt toute son énergie à édifier et mettre en application ce qui le détruira, ou bien subit ce processus sans se donner les moyens d’une révolte humaniste qui pourrait enrayer et annihiler cette autodestruction. La « déshumanisation » n’est donc pas quelque chose qui serait hors de l’humain, mais au contraire un phénomène spécifiquement humain, « trop humain », comme le disait Nietzsche et… Kirby. Car dans son édito d’« O.M.A.C. » #1, Jack Kirby exprime très bien les racines et le sens de sa création : « La maîtrise et le contrôle de l’extraordinaire devenu ordinaire. (…) Vous et moi savons très bien que nous vivons dans un monde dans lequel nous pouvons manger des hamburgers et boire des milkshakes alors même que des missiles en pourchassent d’autres. (…) Le monstre technologique est lancé à plein régime. Or, nous sommes trop humains pour un jour le stopper. Et trop humains pour ne pas en abuser. (…) Ce que je veux dire, c’est que les hommes sont, en majorité, imprévisibles et irresponsables lorsqu’ils se rassemblent en groupes, et, en tant qu’individus, sans défense face à l’avenir qui se profile. » Bref, pour Jack, on se prépare de beaux jours… Et le pire, c’est que quarante ans après ces paroles terribles, lorsqu’on regarde le monde autour de nous, tel qu’il se définit et s’articule, eh bien on ne peut voir dans les mots de Kirby qu’une prédiction de ce que nous sommes presque en train de vivre…




« O.M.A.C. », c’est « One Man Army Corps » (« Organisme Métamorphosé en Armée Condensée »). Otto Ordinaire (Buddy Blank en VO) est un employé chétif de l’entreprise Simili-Sapiens. Mais son quotidien misérable va radicalement changer le jour où l’Agence Planétaire de la Paix va le transformer en guerrier du bien, lié à un satellite intelligent dénommé L’Œil, afin de défendre la race humaine contre toutes les dérives délirantes des avancées technologiques tombées entre de mauvaises mains. Le danger à combattre, ce n’est pas un « simple » fou furieux qui veut commettre un attentat, non, dans le monde d’O.M.A.C., les choses sont allées bien trop loin. Ainsi, dans le premier épisode (personnellement celui que je préfère, totalement dingue et oppressant), les femmes sont transformées en petites amies à monter en kit, répétant en boucle « Monte-moi et je serai ton amie ». Les relations humaines, l’affect, l’amour, n’ont ici plus lieu d’être, toutes ces valeurs fondamentales étant changées en simple consommation, en achat des personnes, en éradication de la pensée. Terrorisant est le monde d’O.M.A.C. Et, entre parenthèses, l’incarnation graphique de cette idée est l’une des plus réussies et étrangissimes qu’aient créées Kirby, entre surréalisme, effroi et SF totalitaire. L’être humain est littéralement démembré, son âme prélevée, il n’est plus qu’un produit. À vous glacer le sang.




Mais ces « petites amies à monter » n’est pas la seule idée folle de Kirby dans cette série qui ne connut malheureusement que 8 numéros (parue entre octobre 1974 et décembre 1975, elle fait partie des dernières œuvres de Kirby chez DC avant qu’il ne retourne chez Marvel au milieu des années 70). Dans l’univers d’O.M.A.C., on peut louer une ville pour assassiner en paix, on procède à des transplantations de cerveaux automatisées, il existe une banque des corps et des voleurs d’océans… Une galerie des horreurs qui nous attendent dans le futur, dont certaines sont… déjà embryonnaires dans notre présent. Encore maintenant (et peut-être même encore plus aujourd’hui qu’il y a quarante ans ?), la lecture d’« O.M.A.C. » génère un trouble certain, une intranquillité récurrente, une angoisse latente… À sa sortie, elle sonnait comme une prédiction inquiète du futur ; aujourd’hui elle résonne comme un avertissement aux portes du présent. Sinon on apprend entre autres anecdotes dans la préface, qu' O.M.A.C était à la base envisagé alors qu'il était encore chez Marvel comme un Captain America du Futur, il laissera tombé cette idée là et créera O.M.A.C...




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